Annoncée depuis environ deux mois, la désignation du candidat unique de la coalition ‘’l’Union fait la Nation’’ a finalement eu lieu dans la nuit du 09 au 10 avril 2010 à Cotonou.
Le choix a été porté sur Me Adrien Houngbédji, par rapport à ses challengers qu’étaient Léhady Vinagnon Soglo et Sévérin Adjovi, pour défendre les couleurs de la coalition à l’élection présidentielle de 2011. Mais ceci sur un compromis selon lequel ses challengers perdants lui succèderont à tour de rôle : Léhay Soglo en 2016 et Sévérin Adjovi en 2021. Un compromis non moins préjudiciable à l’entente dans le groupe.
« Fini la RB, le PRD, le PSD, le MADEP et autres », déclarait Rosine V. Soglo, membre de l’Union fait la Nation, à l’occasion de la désignation du candidat unique de la coalition. Ceci pour dire que l’union est véritablement scellée entre toutes les formations politiques membres de l’Union fait la Nation. Autrement dit, on ne parlera désormais que du grand parti ‘’Union fait la Nation’’.
Me Adrien Houngbédji a reçu la bénédiction de ses pairs de la coalition pour accéder au fauteuil présidentiel en 2011. Au terme de longs conciliabules qui ont duré toute une nuit. Commencée le vendredi 09 avril vers 17 heures, ce n’est qu’au petit matin du lendemain qu’on a connu la délibération. Pendant ce temps, les militantes et militants de la coalition dont de nombreux conducteurs de taxi-motos avaient pris d’assaut le siège national où ils ont passé la nuit à la belle étoile, certains étendus sur leur moto et d’autres à même le sol.
A la délibération, les uns et les autres se sont rendus compte que c’est ce qui se murmurait depuis longtemps au sein de la population qui a été confirmé, à savoir la désignation de Me Adrien Houngbédji. Son challenger direct, Léhady Soglo, s’est dit convaincu que c’est le meilleur d’entre eux qui a été choisi. Et au président Nicéphore Soglo de rappeler à l’élu du groupe la mission qui lui est confiée à savoir qu’il ne sera que le porte-parole d’un ensemble. C’est dire qu’à travers Me Adrien Houngbédji ,ce sera l’Union fait la Nation qui serait au pouvoir en 2011. Ce dont ne doute nullement le président de l’Union quand il déclare que le pouvoir sera à eux en 2011.
Mais à quel prix le consensus a-t-il été obtenu pour que le premier artisan de l’Union, Léhady Soglo, puisse céder la place à son aîné pour représenter le groupe ? En écoutant la présidente Rosine Soglo qui disait « si mon fils Léhady ne va succéder à Houngbédji en 2016, je ne marche pas », on se demande si ce ne sera pas une « aventure ambiguë ». Le système rotatif adopté ne doit-il pas laisser les mêmes chances à tous les potentiels candidats à la candidature unique ? Mais vu la planification faite sur 15 ans avec Houngbédji, Léhady Soglo et Séverin Adjovi, le système ne semble-t-il pas exclusif ? A moins qu’ils n’aient voulu que contenter Rosine V. Soglo. Autrement, ce ne serait qu’un marché de dupe comme le disent certains observateurs de la vie sociopolitique nationale.
Toutefois, le fait d’avoir réussi la désignation du candidat unique parait un pas de géant pour des partis politiques de l’opposition qui ont décidé d’unir leurs forces pour conquérir le pouvoir. Et quand on sait que l’initiative a déjà commencé à faire école dans la sous-région de l’Afrique, il n’y qu’à souhaiter que l’aventure aboutisse véritablement.
Colbert DOSSA