Je t’envoie cette lettre qui, je pense, te fera du bien. Oui, un enfant a toujours besoin de sa mère. Qu’il ait grandi de taille, en rang social, qu’il soit le plus grand chef, le plus riche, il demeure toujours enfant pour sa mère et les conseils de mamie lui sont toujours indispensables. OK ? D’accord, allons-y donc.
Omondjagoun mon fils, que tu es actif, super actif ces temps-ci ! Non, campagne là, tes gens ont commencé quoi. Et toi-même, tu t’y plais bien. Tout se fait de manière fouka fouka, fouka fouka, sans repos. C’est bien, l’enjeu est de taille et tes frères sont menaçants hein. Mais attention ! Il faut la manière quoi. Oui, mon fils, je dois te dire la vérité.
Ce que les autres pensent tout bas, je dois te le dire, moi, tout haut. Je m’en fous des regards méprisants de certains de tes collaborateurs, du traitement dont mes lettres font l’objet. Le jour viendra où les choses vont changer, où les tout puissants d’aujourd’hui auront à reconnaître nos mérites. Je te dirai toujours la vérité, c’est la plus belle manière pour moi de te témoigner mon amour de mémé à toi, mémé chérie à toi, n’est-ce pas ?
Alors, moi ta mémé, je t’en prie, je suis actuellement à genoux en t’écrivant cette lettre. Mettez plus de bonne manière, de commodité, de respect du droit de l’autre à la différence dans ce que vous faites. Mettre les élus tantampion d’un côté, que des DG société X Y Z se réunissent au nom d’une tendance et que cela soit abondamment relayé, que tout se passe comme si le village était divisé en deux, cela ne sent pas trop bien quoi.
Ou bien, les gens veulent réduire ton pouvoir à eux seuls ? Non, c’est toi qui commande tout le monde, prend tout, gère tout et c’est cela être chef. Est-ce que dans notre famille, tu as jamais vu ton père mettre les enfants de ton oncle Razaki de côté ? Non, pourtant ils étaient insupportables au début. Et comme ton père les a toujours considérés comme enfants, les associant à tout, ils ont fini par nous aimer au point où les plus récalcitrants d’entre eux ont même déménagé pour habiter notre concession.
Ecoute mon fils. Elève-toi au-dessus de toute marque de séparation. Nous avons besoin de tout le monde pour la victoire de 2011. Je sais que ce n’est pas facile, ce qui se trame, se dessine, se caricature, pour l’avenir. Mais, au nom de Allah des musulmans, au nom de Jésus de Nazareth, au nom du vodoun du village, au nom des changements de comportements de tes alliés directs, on gagnera.
En vérité, je te le dis encore, dis à tes gens qu’être plus royalistes que le roi, cela nuit véritablement au roi quoi. Qu’ils arrêtent les mépris qu’ils affichent à nous qui osons te dire la vérité, qu’ils arrêtent leurs basses besognes de t’éloigner de ceux qui peuvent t’être utiles.
Ceux dont je parle sont ceux qui ont toujours leur veste en main, prêts à lui changer de face. Moi, je t’aime du vrai amour de mère et je veux continuer d’être mémé du plus grand chef. Alors, écoute-moi et à toi la victoire au bout du rouleau. Dieu soit loué.
Nonnie, ta mémé