Le tirage au sort des groupes de la 28ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012 s’est déroulé la semaine dernière, en présence des plus hautes autorités du football africain ainsi que des représentants des fédérations nationales.
Le Bénin a hérité du groupe H, aux côtés de la Côte d’Ivoire, du Rwanda et du Burundi. Si les deux derniers pays n’ont pas une grande renommée footballistique sur le continent, les Écureuils du Bénin devront néanmoins batailler ferme pour espérer se qualifier, surtout avec une équipe nationale totalement remaniée, composée en majorité de joueurs locaux.
Depuis la dissolution de l’équipe nationale A ayant pris part à la CAN Angola 2010, les observateurs et supporters du football béninois expriment de vives inquiétudes quant aux chances de qualification pour la phase finale de la CAN 2012. Peut-on, en seulement vingt-deux mois, reconstruire une sélection capable d’égaler ou de surpasser la précédente, composée notamment de figures comme Stéphane Sessegnon ou Razak Omotoyossi ? La question reste ouverte.
Malgré une pré-sélection de 36 joueurs, mêlant locaux et expatriés prometteurs issus du tout nouveau championnat professionnel béninois, le doute persiste. Il faut se rappeler que la dernière équipe nationale a mis plusieurs années (depuis 2004) pour atteindre une certaine cohésion. Repartir de zéro est donc un pari risqué.
Face à la Côte d’Ivoire, mondialiste en 2010 et forte d’un effectif composé de joueurs évoluant dans les meilleurs clubs européens, les chances béninoises semblent minces. L’écart de niveau technique, d’expérience et de stratégie est important.
Quant au Rwanda et au Burundi, s’ils ne sont pas parmi les plus grands d’Afrique, ils restent des adversaires aguerris dans leur zone géographique, avec une participation régulière à des tournois régionaux. Leur expérience collective pourrait faire la différence face à un Bénin en reconstruction.
En somme, la situation n’est guère reluisante pour le Bénin. Recommencer à zéro comporte des risques. Le temps nécessaire pour bâtir une équipe compétitive pourrait manquer, d’autant que les éliminatoires débutent dès septembre 2010. Avec des joueurs et un entraîneur nouveaux, tout est à construire : cohésion, automatisme, connaissance mutuelle, etc. Et ce processus, on le sait, exige du temps – un temps dont le Bénin ne dispose malheureusement pas.
Antoine ATTTIKPA